Gustave Courbet
Nous faisons face à 
ce qui est l’objet du désir, sans avoir à nous tordre le cou. La réalité
 chez Courbet est sans fard, ce qu’il résume d’ailleurs par cette 
formule : « Un peintre ne doit peindre que ce que ces yeux peuvent 
voir. ». Car c’est bel et bien de peinture dont il s’agit.
Sous la lumière 
franche qui dévoile ce buste, accentuée par le blanc de l’étoffe contre 
le noir du fond, on devine sous les coups de brosses tendres les 
transparences de la chair, bleutées par endroit. Homogène mais douce 
elle dessine les volumes nets d’un corps ferme, qu’elle sculpte sans 
accrocs. Les effets d’ombre sont estompés et parfois rehaussées de rose 
corail. 
La toile est 
visiblement construite à partir du noir (ou d’une couleur sombre) qui 
affleure encore par endroit, cela est particulièrement visible sur 
l’amorce de la cuisse gauche et dans le velouté du tissu. L’effet 
duveteux de la toison est produit par un pinceau souple plus petit et 
une texture plus humide de son médium. Quelques recouvrements roses, à 
la marge, en atténuent le contact sombre. 
Enfin,
 des retours de touches claires encadrant le pubis, ou sur les globes 
des fesses, ont été déposés de façon plus rapide et à certains endroits 
le grain de la toile est encore perceptible ce qui indique que, 
contrairement à d’autres peintures, celle-ci fut réalisée sans trop de 
repentirs.
« Encanailler
 l’art », bien entendu, c’était pour Courbet rendre la vérité émouvante 
de la chair en peinture. Qui parle encore de trivialité ? 
(article initialement publié sur appeau vert overblob en janvier 2010 par ap) 
![appeau vert [2]](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOFh6MgOkcR-ENXoE98H1f9H6zinMky_GO6-oOhGODqMgGEXPP4FDq3kt_VNjfa8m2FttyEIOThIJ3zrWcilJvDskZ_mkYzPfmrD5AaVnnGNV00-Rqp5VMROLXpctN1sZOEFlVF2CwcSE/s1600/DSC06966.jpg) 



 
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