Ferrante Ferranti
« Ce jour-là, à la Villa Borghèse, je pénétrai dans l’univers du Bernin. La lumière filtrait faiblement par la fenêtre. J’étais persuadé que l’image serait floue – le temps de pose était long et je n’étais pas autorisé à utiliser un trépied. Je concentrai mon cadrage sur les mains de Pluton qui s’enfoncent dans la chair de Prospérine. Je me souviens d’avoir exclu l’épaule, qui me dérangeait, du champ de mon viseur. Là aussi, je ne fis qu’une image verticale, qui aurait pu être ratée si la courbe de l’épaule n’était venue s’inscrire dans le cadrage contre mon gré et prolonger jusqu’au cou la courbe sensuelle de ce corps. Le cadrage m’avait échappé et l’appareil, continuation de mon regard intérieur, me l’avait restitué. » Ferrante Ferranti
Ferrante Ferranti, Le rapt de Prospérine, Rome, 1983
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