Feuilles et pages éparses, dessins entassés dans une boite, rangés dans des cartons, roulés dans un coin, empilés par terre, toiles sur la tranche rangées sur une étagère, peintures en cours sur des chevalets ou qui sèchent alignées le long des murs. Tous les ateliers se ressemblent un peu. J’en ai eu plusieurs, de ma chambre d’étudiant à un petit grenier sombre avec une seule lucarne, une cave au plafond bas à un coin de séjour bâché, une petite pièce à l’étage d’une grande maison, dont l’unique fenêtre ouvrait sur un jardin de roses moussues, encore un coin de séjour, des chambres de passage ici et là, une grande pièce encombrée de mobilier en souffrance, un coin de table, une belle pièce lumineuse… Chacun de ces lieux, je ne sais trop pourquoi ni comment, semble avoir induit une façon de peindre, un processus.
Je regarde, disposés
côte à côte sur le plancher de pin clair, certains de ces moments si
différents et pourtant si proches. Des portraits, des paysages morcelés,
des natures mortes on ne peut plus classiques, d’autres composées (ou
recomposées) de petits carrés mis bout à bout, et ces étranges figures
qui ondulent… Comment tout cela chemine ? Comment cela hésite, s’affirme
ou persiste ? Comment cela remonte, parfois de loin ? Comment se
croisent et se répondent ces images dessinées ou peintes, ces collages,
ces objets modelés ou sculptés… En
fait peut-être que les images, les sujets, viennent par nécessité du
moment, des lieux, du contexte, du temps et de l’espace dont on dispose.
Et peut-être que peindre c’est essayer de voir cela.
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